Un déluge d’avances osées pour des pompiers du calendrier | Le Sac de chips
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Un déluge d’avances osées pour des pompiers du calendrier

Certains ont reçu une avalanche de propositions coquines de parfaites inconnues. D’autres des lettres d’amour, des demandes en mariage ou même des photos de parties intimes. Les anecdotes ne manquent pas quand on s’entretient avec les pompiers du calendrier.

Le fantasme du pompier est un phénomène bien réel qui transforme certaines femmes en véritables groupies, comme l’ont constaté des modèles du calendrier de la Fondation des pompiers pour les grands brûlés, qui fête ses 15 ans.

«Une fois, une femme a réussi à trouver mon numéro de téléphone. Je lui ai dit que je contacterais la police si elle rappelait. Elle m’a répondu: “Je suis la police”», se souvient Francis Savard, qui a participé à l’édition 2006.

Si peu d’entre eux ont eu le malheur d’être sollicités au téléphone, la plupart des modèles avec qui Le Journal s’est entretenu ont reçu de nombreux messages personnels, essentiellement sur Facebook, après la publication de leur édition du calendrier. Des centaines, voire plus d’un millier pour certains.

Déluge

Sur le site de la Fondation qui avait été mis sur pied lors du lancement de la toute première édition, en 2002, Dany Lalancette a reçu 180 messages en une seule journée. «Le nombre m’a marqué. C’est comme si c’était hier, raconte-t-il. Des demandes en mariage, des photos en maillot de bain.» Il a d’autant plus été étonné du déluge d’avances qu’il était clairement écrit dans le calendrier qu’il était marié.

«Certaines m’ont écrit qu’elles rêvaient que leur conjoint soit “plus en shape”», relate Pierre Laflamme, de l’édition 2003. D’autres lui ont envoyé des photos de leurs parties intimes.

Plusieurs ont aussi affirmé avoir reçu des messages venant d’hommes, le calendrier ayant de nombreux fans dans la communauté gaie.

Propositions osées

En plus des messages, c’est aussi lors des événements promotionnels organisés notamment dans des bars pour mousser la visibilité du calendrier que plusieurs modèles ont vécu leurs anecdotes les plus croustillantes.

Simon Leblanc, de l’édition 2012, a en effet eu la surprise d’y croiser des femmes qui disaient vouloir «le sauter au plus cr...».

Certains prenaient même soin de se déplacer en groupe pour éviter les filles «un peu trop cocktail qui essaient de taponner», se remémore Pierre Simon Gagnon, de l’édition 2013.

«J’avais l’impression que les rôles typiques [féminins et masculins] étaient inversés», se souvient Vincent Laberge, de l’édition 2012, à qui plusieurs femmes ont proposé de louer une chambre d’hôtel.

Reste qu’aucun ne dit avoir regretté son expérience. Plusieurs insistent d’ailleurs pour rappeler la raison de leur participation, soit leur engagement dans la cause des grands brûlés.

Favori, mais pas unique

Photo Le Journal de Montréal, Dominique Scali

 
Dany Lalancette
  • 48 ans
  • Pompier à Montréal
  • Éditions 2002 et 2011

Dany Lalancette est catégorique: les deux fois où ont l’a sollicité pour participer au calendrier, il a accepté au nom de la bonne cause et non pour attirer l’attention.

Il se remémore un 5 à 7 de promotion auquel il a participé dans le cadre de l’édition 2002. «Un autobus de filles qui débarquent. C’était mongol! s’exclame-t-il. C’est là que j’ai réalisé que je ne voudrais pas être Brad Pitt!»

L’un des messages qui l’ont le plus fait rire est celui d’une femme qui prétendait qu’il était son favori du calendrier. Il a toutefois reçu un deuxième message de la même admira­trice, mais adressé à un de ses confrères. «Je suis content d’être ton préféré, mais j’ai été déçu de voir que je n’étais pas le seul», lui a-t-il répondu pour rigoler.

Étonné d’être recruté

Photo Le Journal de Montréal, Dominique Scali

 
Vincent Laberge
  • 26 ans
  • Pompier à Rivière-Beaudette et Coteau-du-Lac
  • Édition 2012

Ce sont les collègues de Vincent Laberge qui l’avaient mis au défi de participer au calendrier. Puisque seulement 12 modèles sont recrutés chaque année, il avait posé sa candidature pour rigoler, en pensant qu’il n’avait aucune chance d’être sélectionné. «Quand j’ai reçu l’appel [disant que j’étais choisi], j’ai failli tout annuler», racon­te-t-il.

Or, il ne regrette pas son expérience. «On en a ri un bon coup», se souvient-il.

Son anecdote la plus étrange: une fille qui lui a envoyé une photo d’elle en déshabillé avec le calendrier ouvert à la page de son mois.

Offusquées d’être ignorées

Photo Le Journal de Montréal, Jean-François Desgagnes

 
Pierre Simon Gagnon
  • 32 ans
  • Appariteur et technicien en formation à Laval
  • Édition 2013

Le mythe du pompier sexy est un phénomène avec lequel Pierre Simon Gagnon doit conjuguer, avoue-t-il timidement. En effet, lorsqu’il rencontre une fille pour la première fois, il a tendance à éviter de révéler trop tôt son métier. «Tu veux qu’elle s’intéresse à toi, pas juste au fait d’être pompier», explique-t-il.

Si la plupart des messages qu’il a reçus sur Facebook à la suite de la parution du calendrier étaient plutôt flatteurs et polis, il a remarqué qu’une petite minorité de femmes se montraient offusquées qu’il ne leur réponde pas. «C’est quoi, je suis pas assez belle?», ou encore «c’est pas vrai que tu peux te pogner n’importe qui [parce que tu as fait le calendrier]», ont réagi certaines. Reste que la majorité des admiratrices se contentaient de le complimenter. «C’était plus cocasse que déplacé.»


 

Les groupies moins intenses qu’avant

Plusieurs pompiers remarquent une baisse de l’intensité des groupies depuis que la Fondation a cessé d’organiser des événements promotionnels, il y a quelques années.

Certains pompiers qui ont participé au calen­drier de 2015 ont d’ailleurs dit au Journal n’avoir reçu que peu de messages de la part d’inconnues, contrairement à ceux des années précédentes.

stressées

Ces événements promotionnels, où les avances se faisaient en personne, étaient d’ailleurs une source de grand stress pour certaines conjointes de pompiers. Par exemple, par souci de transparence, Simon Leblanc avait décidé d’inviter la sienne au lancement du calendrier 2012. Était-ce une bonne idée? «Eh sainte, oui! s’exclame-t-il. Dans ce contexte, tu es le king. Tout est possible.»

«Scorer facilement»

Reste qu’événement promotionnel ou pas, le mythe du pompier sexy est bien vivant.

Le fait d’être en bonne forme physique contribue à cette image, croit Simon Leblanc. «Mais il y a aussi un certain prestige qui vient avec la job.» Un potentiel d’héroïsme qui ajoute une touche de romantisme aux muscles, explique ce pompier de Baie-Comeau.

«Quand tu es pompier, tu scores facilement», avoue-t-il. Et le côté lubrique caché des femmes, «on est témoins de ça, je peux te le jurer», conclut-il.

♦ La Fondation des pompiers du Québec pour les grands brûlés a choisi de ne pas collaborer à ce reportage.