Du rap au Parlement | Le Sac de chips
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Du rap au Parlement

Le rap, comme style littéraire, devrait faire son entrée au Parlement en même temps que la nouvelle poète officielle. L’Acadienne Georgette LeBlanc, qui entame mardi un mandat de deux ans au cours desquels elle devra écrire et proposer des poèmes qui reflètent la culture canadienne, veut moderniser cet art.

«La poésie, pour moi, c’est dans un sens très large, je crois bien. Le rap, c’est de la poésie, c’est aussi une approche à la parole», explique Georgette LeBlanc, bien qu'un style plus littéraire lui soit plus familier.

Mais cela ne l’a pas empêchée de prêter sa plume et sa voix à des rappeurs acadiens, notamment au groupe Radio Radio et à Arthur Comeau.

Elle écrit d'ailleurs un peu à la manière des rappeurs. Le joual, le chiac et le slang abondent dans ses textes, et elle refuse de se conformer au français normatif. «C’est important, parce que c’est ma voix, c’est mon français maternel. Je valorise, dans la création, le fait d’être authentique quand on parle.»

Dans le début de la quarantaine, Georgette LeBlanc espère que sa nomination aide à démocratiser la poésie. Elle veut combattre la croyance populaire suivant laquelle cette forme d'art est réservée aux élites. 

«On vit dans un drôle de monde, on est entourés de poésie et on ne la voit point de même. On écoute de la musique à la radio, on lit des statuts sur Facebook, mais on a une perception que la poésie c’est seulement la Pléiade.»