17 photos qui prouvent que les Québécois ont toujours fêté la Saint-Jean en grand
Ce n'est pas d'hier que les Québécois mettent le paquet pour souligner la Saint-Jean-Baptiste.
En fouillant dans les archives de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, on comprend vite pourquoi nous avons souvent la réputation d'être de party.
De Sept-Îles à Montréal, revoyez comment nos ancêtres soulignaient le 24 juin. Bonne fête nationale!
Un char allégorique ayant pour thème un baptême à l'île Saint-Barnabé en 1873, lors de la Saint-Jean de 1946. De la fin du 19e siècle jusqu'aux années 1960, la Saint-Jean-Baptiste demeure fortement ancrée dans ses racines catholiques et le 24 juin demeure d'abord et avant tout une célébration religieuse.
De jeunes enfants déguisés attendent avec ce qu'on imagine être de l'enthousiasme afin de participer au défilé qui aura lieu dans la paroisse Saint-Pierre de Shawinigan, vers 1920.
Les bonnes genses de Saint-Robert n'y allaient pas de main morte avec leurs chars, créant des maquettes de Notre-Dame du Canada veillant sur leur village en 1946. Chapeau!
Sur cette photographie datant de 1895, on voit un petit enfant blond et frisé, comme le veut la tradition, personnifiant Saint-Jean-Baptiste. Cette belle calèche se promenait sur la rue Bayard, à l'angle de la rue Boisseau, à Québec, dans le quartier Saint-Sauveur.
D'ailleurs, ça fêtait fort à Québec à la fin du 19e siècle. Cette photo de 1889 montre un imposant défilé avec un groupe de cors et clairons qui défile, arborant un casque colonial. Derrière le groupe, les zouaves ponctificaux paradent. Tout un party!
Le 21 janvier 1948, le drapeau fleurdelisé est adopté comme drapeau officiel du Québec. À la Saint-Jean-Baptiste qui suit, un char allégorique exhibe ce drapeau, pour la première fois dans une parade. D’un côté du char, l’inscription «Salut au drapeau» est affichée tandis que de l’autre, on retrouve la devise «Fidélité au drapeau». Le cliché a été pris sur la rue Sainte-Anne, à Ville-Marie.
Des scouts marchent fièrement lors du défilé de la Saint-Jean à Sept-Îles, en 1955.
Le prix du char le plus incongru revient certainement à celui de la Compagnie de téléphone Québec-Saguenay, en 1946. Quoi de plus naturel que de retrouver des téléphonistes et Samuel de Champlain sur le même chariot!
Les Acadiens fêtent la Saint-Jean eux aussi! Sur cette photo de 1955, on voit un char allégorique sur le thème de la survivance acadienne, commandité par la Jeunesse ouvrière catholique féminine (JOCF).
Les défilés religieux sont parfois suivis de grands feux, tradition qui prend de l'importance à mesure que le XXe siècle suit son cours. J'en profite pour vous partager mon amour profond pour les gens de Rouyn, qui ont carrément incendié une grange abandonnée le 24 juin 1978. L'Abitibi ne fait jamais les choses à moitié.
D'ailleurs, les gens de Rouyn n'ont pas laissé la pluie gâcher leur bonne humeur en 1960. La fin de journée a été illuminée par de grands feux d'artifice et on souligne au passage que malgré tout, 22 chaudrons de fèves au lard ont été servis sous l’averse lors du dîner traditionnel.
Parlant de tradtiions, une des plus divertissantes est très certainement celle du village de Cléricy. À Cléricy, la Saint-Jean-Baptiste, c’est synonyme de descente de radeaux sur les tumultueux rapides de la rivière Kinojévis qui coule en plein cœur du village.
Instauré à la fin des années 1970, l’événement invite alors les compétiteurs à se construire un radeau qui leur permettrait de survivre aux rapides et de gagner des prix pour l’originalité de leur embarcation.
Les années 1960 et 1970 marquent un profond changement dans les célébrations de la Saint-Jean. Les fêtes religieuses font place à des festivités culturelles et artistiques, comme ici à Sherbrooke en 1967. Michèle Richard, qui vient d’être élue Miss Radio-Télévision 1967, trône sur son fauteuil orné d’une lyre.
La dernière parade annuelle de la Saint-Jean a eu lieu à Sherbrooke en 1968 car, l’année suivante, une bombe attribuée au FLQ a fait sauter les locaux de la Société Saint-Jean-Baptiste locale. Ce n’est qu’en 1999 qu’une nouvelle parade sera présentée à Sherbrooke.
De toutes les célébrations en plein air, c'est sans doute celle tenue sur les Plaines d'Abraham à Québec qui est la plus emblématique.
La fierté d’être Québécois s’affiche ouvertement parmi la jeunesse québécoise des années 70 lors des spectacles entourant la Saint-Jean-Baptiste. Rappelons que, durant cette décennie, 19% de la population québécoise a entre 15 et 25 ans, comparativement à 11% aujourd’hui.
La grande Pauline Julien y avait d'ailleurs fait son tour en 1972.
En espérant que vous vous laisserez émerveiller par les festivités de cette année autant que ces enfants montréalais, qui admiraient le défilé avec des yeux brillants en 1943.
- Source: La Fête nationale du Québec, des origines à nos jours
-Photos: Saint-Jean-Baptiste, album de la BAnQ
PETIT AIDE-MÉMOIRE HISTORIQUE
La Saint-Jean-Baptiste est célébrée au Québec depuis l'arrivée des premiers colons français, au début du 17e siècle. La tradition est toutefois interrompue par la Conquête de 1760, avant d'être remise de l'avant par Ludger Duvernay. Futur premier président de la Société Saint-Jean-Baptiste, Duvernay souhaite à la fois faire revivre les célébrations de la Saint-Jean, tout en dotant les Canadiens-Français d'une fête nationale.
La Rébellion des Patriotes interrompt à nouveau les festivités pendant cinq ans. À son retour d'exil en 1843, Ludger Duvernay fonde officiellement la SSJB et invite les Canadiens-français à célébrer leur fête nationale, l'enrichissant même du slogan «Rendre le peuple meilleur». Cette même année se tient le premier défilé d'envergure à Montréal.
Il faut toutefois attendre 1925 avant que la Saint-Jean-Baptiste ne soit reconnue comme étant une fête officielle par le gouvernement du Québec.
- Source: La Fête nationale du Québec, des origines à nos jours