[PHOTOS] On a envoyé deux citoyens du Plateau à la chasse au tofu en pleine pénurie
C’est la catastrophe dans la province. Il n’y aurait plus assez de tofu pour tout le monde.
«Mais comment vais-je faire un poulet général tao sans poulet si je n’ai plus rien pour le faire sans poulet?» se demandent des centaines de Québécois laissés à eux-mêmes.
L’affaire est sérieuse. Nous serions en effet à une micropousse de tomber en pleine face dans la pénurie. Samedi, le quotidien La Presse mettait les amateurs de soya sur le gros nerf en affirmant que les producteurs de tofu étaient actuellement «back order sur 25 ou 30 % des commandes.» Les deux compagnies qui alimentent les Québécois en tofu ont même arrêté de vendre leur production au Cotsco.
De plus, avec la sortie, la semaine dernière, du nouveau Guide alimentaire canadien qui conseille fortement de favoriser les protéines végétales, le timing ne pouvait pas être pire.
Sur les réseaux sociaux, un vent de panique se fait sentir.
Il était grand temps d’enquêter sur le terrain: sommes-nous aux portes de la guerre du tofu?
Nous avons donc demandé à deux intrépides producteurs de contenu du Sac de chips, deux vaillants résidents du Plateau, de se rendre au coeur du pays des mangeurs de tofu, c’est-à-dire chez eux.
Leur mission? Sillonner les épiceries afin de déterminer si nous sommes déjà en situation d’urgence ou si tout ça ne serait pas simplement qu’une tempête dans un verre de lait de soya.
Les résultats de l'enquête:
Notre équipe a commencé son périple en se rendant d’abord dans une fruiterie de l’avenue Mont-Royal. Nous ne passerons pas par quatre chemins: c’était la catastrophe.
À côté des saucisses végétariennes, des faux hamburgers, du houmous, du tofu au gingembre, du tofu aux fines herbes, du tofu aux légumes, du tofu mou, tous disponibles en quantité industrielle, un bout de rangée vide s’étalait devant nos protagonistes: l’espace normalement réservé au tofu nature ferme et mi-ferme (les plus utilisés pour la cuisine).
«AH NON!»
Apeurés, nos explorateurs se sont rabattus sur un commis pour l’assaillir de questions comme «qu’est-ce qui se passe» et «quel est votre plan pour remédier à la situation rapidement?». «Les deux dernières briques ont été vendues dimanche et il n’est pas prévu d’en recevoir avant au moins jeudi», a répondu l’homme qui semblait bien au courant du dossier.
Ébranlé par la nouvelle et les mains vides, le duo s’est tout de même remis en route vers de nouveaux horizons. (Note des auteurs: on n’allait quand même pas acheter du tofu déjà assaisonné. Ce n’est pas vrai qu’on va céder aux diktats du précuisiné.)
Le deuxième arrêt à l’horaire: un supermarché grande surface de l’avenue Laurier.
Cette fois, l’équipe a pu respirer: il y avait tous les choix de tofu possibles. Mais attention, une légère baisse de l’offre se faisait bel et bien sentir dans le rayon du tofu ferme non assaisonné. Nous vous aurons avertis: le danger n’est pas loin.
Le duo est donc reparti tout sourire sur la route du tofu avec une belle brique ferme en main et beaucoup moins d’anxiété de jeunes trentenaires dans le corps.
Nos chevaliers du soya ont terminé leur périple en passant par deux autres épiceries de grandeurs normales des rues Boyer et Saint-André.
Dans les deux cas, c'est le même constat qu’au deuxième arrêt. Si tous les tofus sont disponibles, il ne reste pas beaucoup de «ferme».
Sur Boyer:
Et sur Saint-André:
Conclusion
Nous avons pu nous procurer du tofu de toutes les consistances, même le ferme, dans trois épiceries sur quatre. Au moment d’écrire ces lignes, le tofu est donc encore présent sur le Plateau-Mont-Royal. Notre conseil: s’il n’y a pas de tofu à votre épicerie habituelle, déplacez-vous vers une autre épicerie.
Si on se fie au nombre de paquets de tofu ferme disponible sur les tablettes, on sent qu’on est peut-être au début de quelque chose de grave, mais peut-être pas vraiment non plus.
Vous pouvez aussi suivre le périple de nos explorateurs en vidéo ici: