Road trip en compagnie d’Alex Burger | Le Sac de chips
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Road trip en compagnie d’Alex Burger

Talentueux troubadour mercenaire (on l’a autant vu aux Francouvertes qu’au Festival international de la chanson de Granby qu’à La Voix, notamment), Alex Burger propose finalement un album complet, trois ans après A’men donné, son premier maxi. L’attente en valait la peine. Oh oui. 

Alex Burger  

Photo courtoisie

★★★★

Sweet Montérégie

ENTRE DYLAN ET YOUNG

Si son EP était plutôt rock, Sweet Montérégie — l’œuvre et la région administrative — ne se laisse pas étiqueter aussi facilement. Alors que la Montérégie, c’est autant les paysages « instagrammables » de Rougemont que le quartier industriel mi-gris, mi-brun enfumé de Saint-Joseph-de-Sorel, le LP de Burger, lui, rassemble des pièces teintées de rock, certes, mais surtout de folk et de country.

OK. La comparaison à Bob Dylan et Neil Young peut paraître éculée considérant ces genres de prédilection, mais j’aimerais toutefois spécifier que l’auteur-compositeur-interprète fait écho à ceux-ci surtout par sa désinvolture qui s’avère particulièrement accrocheuse. Ou serait-ce une fanfaronnade ? À débattre.

L’AMOUR AU TEMPS DE LA PANDÉMIE

Au fil du temps, Burger a évidemment affûté sa plume et ça s’entend dès Plus grande que nature, premier simple — tout d’abord dévoilé en novembre dernier — qui ouvre le bal.

En ces temps pandémiques où on s’adonne tour à tour à la culture de la levure puis à celle d’un certain spleen, le refrain de cette histoire d’amour aigre-douce — où le chanteur soupire notamment « coudonc y’a-tu yinque moé qui a frappé un mur ? » — happe tout particulièrement, que ce soit voulu ou pas.

Évidemment, l’année est non seulement jeune, mais s’annonce aussi imprévisible que 2020. À défaut de pouvoir justement prédire si Sweet Montérégie se retrouvera sur bon nombre de listes des meilleurs albums de l’année, soulignons tout de même que le disque a déjà l’effet d’un baume sur le cœur. Un exploit en soi considérant les derniers mois. 

À (re)découvrir, bref. 

Étienne Daho  

Photo courtoisie

★★★

Surf (Volumes 1 & 2)

Je tape ces mots avec un brin de honte, car je dois non seulement vous confier que je ne suis vraiment pas un fan d’Étienne Daho (et, pire encore, je ne saurais expliquer pourquoi outre qu’il semble constamment en mode séduction), mais que ce dernier vient me surprendre avec cette collection de reprises de classiques majoritairement américains. Ses adaptations folk pop planantes de I’m so Lonesome I Could Cry (de Hank Williams) et Moon River (de Henri Mancini) valent tout particulièrement une écoute ou deux. Bien joué, donc.  

Calendes  

Photo courtoisie

★★★1⁄2

Grand manège

Calendes est un piège en soi. Si on associe l’indie rock au zigonnage ou à l’heureux accident, le son de Calendes, lui, repose sur la quinzaine d’années d’expérience au sein de l’industrie de ses deux leaders. Ce qu’on nous offre, donc, c’est un rock étudié, faisant fi des fioritures et où le plaisir l’emporte sur un quelconque opportunisme. Au risque d’insulter un paquet de monde, imaginez un Karkwa survitaminé ou un Galaxie plus poli et vous aurez une bonne idée de la direction de ce premier album fort l’fun.  

Buzzcocks  

Photo courtoisie

★★★

Late For The Train: Live And In Session 1989-2016

Pour les rockeurs en manque de shows, voici pour vous. On rassemble sur ce coffret de six CD cinq concerts des Buzzcocks depuis la reformation du groupe en 1989 (à noter que le lot est également offert sur les plateformes musicales en ligne). Comme si ce n’était pas assez, on y ajoute plus d’une trentaine de pièces captées à la BBC lors des différents passages en studio de ces légendes vivantes au fil des décennies. Pour fans surtout, toutefois, car le projet fait, malheureusement, un brin fourre-tout au final.  

Coup de coeur  

VANILLE

Photo courtoisie

★★★★1⁄2

Soleil ‘96

Nom de plume de l’autrice-compositrice-interprète et multi-instrumentiste locale Rachel Leblanc, Vanille risque d’être sur toutes les lèvres au cours des prochaines semaines, tant son premier album complet est surprenant. Soleil ‘96, c’est notamment France Gall qui chante sur du Belle & Sebastian, mais sans singer ou se vautrer dans la nostalgie. Au contraire, c’est fichtrement rafraîchissant. À écouter une première fois puis encore et encore.