#RAPELLES arrive à point
Des mois après la montée de mouvements comme #metoo et BLM dans l’actualité, quelques jours après le coup d’envoi de l’aventure télé rap La fin des faibles et à quelques heures de l’édition 2021 de la Journée internationale des droits des femmes, le projet #RAPELLES lance un premier maxi aussi juste que son timing.
ARTISTES VARIÉES
#RAPELLES
★★★★
QUOI DONC ?
#RAPELLES est une série de maxis rassemblant des rappeuses dont le premier volet est dévoilé ce vendredi. Alors que de plus en plus d’artistes tirent leur épingle du jeu au sein du genre (pensons à Sarahmée, Naya Ali, Marie-Gold ainsi qu’aux quatre participantes sélectionnées pour La fin des faibles), ce projet s’ajoute aux multiples personnalités et initiatives tentant de rebalancer l’industrie. En fin de compte, #RAPELLES réunira 14 voix aux flows aussi distincts que leurs cultures et expériences.
EN VOICI SIX
Bien que les compilations – aspect collectif oblige – tiennent souvent de la liste d’écoute tonitruante, voire d’un fourre-tout, plutôt que d’une œuvre sensée, l’équipage de #RAPELLES évite l’écueil, l’essentiel des chansons flirtant également avec le R&B qui fait office ici de fil d’Ariane.
Côté thématiques, on ratisse plus large, abordant autant la situation du rap keb’ (l’énergique Les ailes, livrée par Meryem Saci) que les booty calls (sur la pièce du même nom, une collaboration entre Ruby et Nodly). Tout le monde y trouve son compte, bref !
UNE QUESTION DEMEURE
Est-ce que le projet rayonnerait davantage en comptant sur l’ajout de rappeuses plus grand public ? Sans doute, mais #RAPELLES en tant que tel s’avère être une vitrine aussi louable qu’underground, au message puissant, et qui, mine de rien, « présente » une génération d’artistes aux mélomanes friands de nouveautés (à défaut de rejoindre l’illusoire grand public).
JULIETTE GRECO
Liberté, égalité, féminité
★★★
Un autre projet tombe à point alors que la Journée internationale des droits des femmes approche : une compilation posthume célébrant cette grande dame de la chanson française décédée en septembre dernier. Plus qu’un clin d’œil à la devise de la République, le titre de l’œuvre fait référence aux différents combats menés par cette femme et artiste qui s’est butée au conservatisme plus d’une fois au fil de sa carrière. Idéal pour (re)découvrir Mme Greco, donc.
GILBERT BÉCAUD
1958-1960 : Les 45 tours + Raretés
★★ 1/2
Toujours dans le registre des archives : voici une compilation de 26 pièces de Monsieur 100 000 Volts rematricées au cours des dernières années. L’ensemble s’avère toutefois disparate – l’enchaînement est un brin chaotique et la qualité sonore, sources obligent, laisse parfois à désirer – et plaira qu’aux fans purs et durs de Bécaud. Sans rien enlever aux chansons de l’artiste, le formatage proposé ici s’avère malheureusement décevant. Une fleur tout de même : la pochette est jolie.
KINGS OF LEON
When You See Yourself
★★ 1/2
Cinq ans après le très moyen Walls, le combo rock poursuit son « retour » vers un son plus « indie » que « rock d’arénas » sur When You See Yourself, une œuvre qui, comme la précédente, est cruellement mièvre. Histoire de m’éviter quelques courriels fielleux, je me dois de préciser que le disque n’est pas « mauvais ». En fait, il s’ignore à merveille tant il est agréable, mais aussi mou et quelconque. Nuance !
COUP DE COEUR
NEIL YOUNG
Neil Young Archives Vol. II (1972 - 1976)
★★★ 1/2
Près de quatre mois après la parution de ce coffret, la légende vivante propose une version numérique encore plus musclée ! Déjà que l’original comptait 131 chansons (63 d’entre elles, d’ailleurs, étaient dans le grenier de Young jusqu’à ce jour), l’offre 2.0 en rassemble 139 ! Le plus surprenant est le fait que, malgré l’aspect disparate du projet (retailles en studio, captations lors de concerts, etc.), la qualité sonore s’avère épatante d’un bout à l’autre. Pour les fans, surtout, mais aussi pour les mélomanes qui voudraient redécouvrir cette figure emblématique.