Pour découvrir un côté plus dur de Dick Rivers
Que ce soit dans les sports ou la musique, j’ai toujours été un grand fan des underdogs (ou défavorisés, si vous préférez). D’où ma fascination pour les Renegades de Dallas, Doink The Clown ou encore le défunt rocker français Dick Rivers.
Dick Rivers, Francis Cabrel, Les Parses
★★★
Rock’n’roll show
Bien que Dick Rivers (de son vrai nom Hervé Forneri) a contribué – avec Eddy Mitchell et Johnny, évidemment – à l’essor du rock n’ roll en France, le leg de celui-ci demeure toutefois dans l’ombre immense de Hallyday. Francis Cabrel (oui, oui) tente justement de remettre l’œuvre de Rivers dans les haut-parleurs des mélomanes en 2020 avec Rock’n’roll show, un combo CD et DVD où on retrouvait une captation de l’événement du même nom : une série de spectacles donnés en 1990 où Rivers, Cabrel et leurs sbires reprenaient des standards rock américains. Cette semaine, la version audio déboule sur les plateformes d’écoute.
COMME DANS L’TEMPS
Fort heureusement, les archives récupérées puis retravaillées par Denys Lable, guitariste de Cabrel qui accompagnait également Les Parses, ne sont pas lissées à souhait et conservent les imperfections – et, surtout, la chaleur et la bonhomie – d’un enregistrement de concert rock.
Outre ces reprises (adroites, je dois le souligner) de classiques à la Roll Over Beethoven et You Never Can Tell de Chuck Berry, Rock’n’roll show c’est aussi une chance pour deux grands noms de la pop européenne de retourner, le temps d’une tournée et maintenant de ce LP, à leurs tout débuts. C’est l’occasion, pour Cabrel et Rivers de redevenir – pour citer Yolande Ouellet – deux bums, voire deux petits durs à cuire, et ce plaisir délinquant transpire justement dans ces pièces.
À (re)découvrir, donc !
Pueblo Vista
★★★★
Latenite Joints 013
Les lectrices et lecteurs de longue date sont déjà au courant que j’ai une obsession quasi malsaine pour « lofi hip hop radio — beats to relax/study to », cette chaîne YouTube qui diffuse en continu des rythmiques aussi branchouillardes que baba cool. L’engouement est tel que Pueblo Vista – un collectif de beatmakers derrière différentes initiatives du genre, dont la chaîne YouTube susmentionnée – propose une nouvelle compilation dans la même veine. Idéal pour le 5 à 7 ainsi que pour retrouver son calme en cette troisième vague.
David Bowie
★★★
Look At The Moon! (Live Phoenix Festival 97)
Le Thin White Duke n’a pas chanté son dernier mot, d’où cette parution s’inscrivant dans l’initiative Brilliant Live Adventures, une série de six concerts des années 90 captés pour albums et qui sont finalement téléversés sur les plateformes musicales en ligne. Quatrième offrande du projet, Look At The Moon! rassemble autant des classiques (The Man Who Sold The World), des chansons plus récentes (I’m Afraid Of Americans n’avait que deux ans à l’époque) que des pièces rares (O Superman, une reprise de Laurie Anderson). Pour fanatiques surtout, cela étant dit.
Holly Cole, Feat. Holly Cole Trio
★★★1⁄2
Montreal
D’emblée, je l’avoue : je m’y connais davantage en ska qu’en jazz, mais je ne pouvais tout de même pas passer sur une parution de la grande Holly Cole, surtout lorsqu’il est question d’un maxi capté au Québec (plus précisément au Lion d’Or à Montréal en 2019). En résulte une œuvre intimiste, chaleureuse et où l’interprète entre les moments de retenue et de douces folies. Je craque tout particulièrement pour son adaptation de Little Boy Blue de Tom Waits.
Coup de coeur
SOPHIA BEL
★★★1⁄2
No More
Secret de moins en moins bien gardé de la scène pop électro locale, Sophia Bel tient en laisse son public en attendant sa prochaine parution originale. Quatre mois après le dévoilement de Princess of the Dead, Vol. II, l’artiste propose un maxi de pièces remixées inspirées de son hit No More lancé en 2020. Définitivement plus dance que la chanson initiale, ces nouvelles moutures demeurent des exercices de style aussi intéressants qu’entraînants.