Le calme avant la tempête avec... Moist
En temps normal, les distributeurs musicaux se calmeraient le proverbial pompon côté parutions ces jours-ci afin de laisser les artistes paqueter micros et amplis pour un été de tournée et de festivals.
Moist
★★★
Put The Devil On It
Or, bien que ça commence finalement à « bien aller », la pandémie s’étiole encore et toujours. Il y aura des concerts et des festivals, certes, mais ceux-ci reposent sur des configurations plus timides afin d’aplatir ad nauseam la fameuse courbe. De l’autre côté de la scène, deux questions sont de mise : est-ce que le public sera au rendez-vous malgré la reprise des événements ? Si oui, sera-t-il légion après une année d’isolement et de prudence ?
En attendant, le calendrier des parutions est chamboulé, l’album, le single et le maxi demeurant d’ultimes bouées tant promotionnelles que financières. Ainsi, cette semaine de nouveautés – où Moist (oui, oui) se retrouve un peu par défaut comme tête d’affiche – serait le calme avant une tempête de livraisons de gros noms à venir tout au long de la saison estivale.
Puis, pour finalement aborder cet EP...
UN « RETOUR » POLI...
Maxi de trois pièces annonçant un LP complet – End Of The Ocean – qui devrait être lancé en octobre (d’où la pochette utilisée), Put The Devil On It est un double retour pour le groupe. Moist revient donc autant dans la culture populaire (son LP précédent – Glory Under Dangerous Skies – date de 2014, quand même) qu’à sa signature musicale d’antan : un rock aux accents grunge et au rythme mollasson, mais qui surprend par un solo de guitare élaboré ici et là. Bien que le triptyque est agréable, les retrouvailles s’avèrent mièvres tant David Usher et ses potes se font conservateurs. Pour les fans purs et durs... et les gens qui écoutent CHOM non-stop.
Rod Stewart
★★★1⁄2
Rod Stewart: 1975-1978
Le crooner à la crinière incomparable livre un coffret vinyle couvrant – vous l’aurez deviné – les années 1975 à 1978 de sa carrière. Bien que le projet perde de sa superbe une fois sur les plateformes numériques – ni la beauté de l’objet, ni son grain sonore y sont entre autres clichés maintes fois entendus chez votre disquaire préféré –, Stewart se rattrape en y glissant quelques pièces rares et exclusives dont une reprise craquante du classique motown You Really Got a Hold on Me. À écouter (sans blague) !
Wolf Alice
★★★★1⁄2
Blue Weekend
La sensation indie rock britannique confirme que l’effervescence l’entourant depuis ses débuts est justifiée avec ce troisième LP qui, si tout va bien, sera celui qui la fera connaître auprès des fameux monsieur et madame Tout-le-monde. Alors que le projet mené par la chanteuse et multi-instrumentiste Ellie Rowsell fait écho à d’autres artistes alternatifs comme Phoebe Bridgers, Julien Baker, voire Salomé Leclerc chez nous, Wolf Alice se distingue avec un certain flair pour la grandiloquence (sans toutefois tomber dans le clinquant à la – tousse, tousse – Muse). À ne pas manquer !
Vladimir Cauchemar
★★★★
Brrr
Sûrement le beatmaker français masqué le plus en vogue depuis Daft Punk, Vladimir Cauchemar frappe fort avec son premier maxi. Parution musclée – 10 chansons pour un EP, c’est énorme –, Brrr est également riche en collaborations (dont Capitaine Roshi qui marque la pièce Avenue). Bien que Cauchemar flirte de plus en plus vers les beats alimentés par le rap, les fans de la première heure s’y retrouveront (la flûte est d’ailleurs bien présente sur Ace Of Spade). À découvrir !
Coup de coeur
CROWDED HOUSE
★★★
Dreamers Are Waiting
Un retour qu’on n’attendait plus ! Le combo rock de Melbourne surtout associé à l’incroyable ballade Don’t Dream It’s Over refait surface 11 ans après son sixième album pour livrer une suite plutôt doucereuse et cruellement sage. Crowded House ne risque pas de gagner de nouveaux abonnés ici, mais les fans – dont moi, je l’avoue – demeurent en terrain connu et en sont rassurés, tant ce retour se fait dans les règles de l’art. En gros : satisfaisant pour le grand public et séduisant pour les inconditionnels.