Robert Charlebois renoue avec Réjean Ducharme
Onde de choc en août 2017 alors que l’illustre Réjean Ducharme est avalé par l’au-delà. Quelques mois plus tard, son collaborateur d’antan Robert Charlebois, de passage à Tout le monde en parle, lui rend un vibrant hommage en lançant, notamment, que « maintenant qu’il est mort, je trouve que sa phrase la plus forte, c’est “la vie, il n’y a aucun avenir là-dedans, vous devriez investir dans d’autres choses” ».
Robert Charlebois
★★★★★
Charlebois à Ducharme
Avance rapide jusqu’en 2021 où le fameux Garou suit ce conseil en investissant dans son amitié pour le plus anonyme des géants avec Charlebois à Ducharme, une œuvre revisitant les pièces signées par l’auteur pour le fameux gars ben ordinaire.
RELECTURE CONFINÉE
Enregistrée en catimini au cours de l’hiver dernier, l’œuvre est – sous l’emprise de la pandémie et/ou de sa direction artistique – intimiste à souhait. Des gazous ouvrent le bal avec Je suis né, où Charlebois retouche le texte (« ça va faire 77 ans le jour de la Saint-Jean » plutôt que « 35 », histoire d’actualiser la chanson) ainsi que sa mélodie désormais plus hop la vie (y’a des gazous, dois-je le rappeler). Sur Fais-toi z’en pas (tout l’monde fait ça), Charlebois et compagnie troquent les cordes de violons pour celles des guitares surf et ainsi de suite.
Bref, bien qu’on a affaire ici aux classiques des classiques, Garou et son équipage arrivent à capter puis garder l’intérêt des mélomanes, tant le principal intéressé se réapproprie son propre matériel de façons aussi inattendues que plaisantes (en plus de démontrer, encore et toujours, à quel point l’encre de Ducharme est indélébile).
On s’en reparle en décembre pour le classement, mais Charlebois se glisse facilement dans mon top de 2021 avec cette agréable surprise.
Patrick Watson
★★★★1⁄2
A Mermaid in Lisbon
Maxi inspiré – vous l’aurez deviné – par l’errance du chouchou montréalais dans les rues étriquées de la ville blanche, A Mermaid in Lisbon surprend, car on y retrouve non seulement un Patrick Watson au sommet de son art (on demeure dans le champ de la pop ambitieuse, aussi somptueuse qu’éthérée, près de ce que son pote Owen Pallett produit à titre de référence), mais également en agréable compagnie en la personne de Teresa Salgueiro, chanteuse portugaise, qui l’accompagne sur deux des trois pièces. Vivement la suite.
Half Moon Run
★★★1⁄2
Inwards & Onwards
Déjà 10 ans de carrière pour le trio indie folk rock local, et l’exploit est notamment souligné par ce nouvel EP qui plaira assurément aux fans. Sans grande surprise ni risque, Half Moon Run consolide toutefois ce qu’il fait de mieux : des harmonies inspirantes et un don quasi surnaturel pour la mélodie mi-folk, mi-rock, mi-champ gauche, mi-prochain succès de l’été. Un projet, qui, une décennie plus tard, est aussi bien établi qu’inclassable à la fois. Bravo.
BTS
★★★
BTS, THE BEST
Sept années après avoir secoué le monde de la pop, BTS livre déjà une troisième (!) compilation de ses succès japonais et, évidemment, la gloire est encore une fois au rendez-vous. En effet, plus d’un million d’exemplaires physiques auraient été écoulés dès le lancement de l’œuvre. THE BEST rassemble donc plus de 20 tubes dont Film Out (dévoilée en février dernier) ainsi que le méga hit – et première chanson entonnée en anglais du projet – Dynamite. Rien de neuf, donc, pour l’A.R.M.Y. (le surnom que les fans purs et durs se donnent), mais un produit quand même sympathique pour se tenir à jour.
Coup de coeur
HÉLÈNE BARBIER
★★★★
Regulus
L’auteure-compositrice-interprète post-punk montréalaise poursuit sa lancée avec ce deuxième album qui arrive à point. Bien que le rock planant et lo-fi soit actuellement tendance, Barbier va au-delà du son du moment avec une œuvre à la direction musicale inattendue, mais toujours cohésive. Un LP qui exige une écoute attentive, répétée et au combien jubilatoire. À découvrir.