Le «retour» de MC Solaar | Le Sac de chips
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Le «retour» de MC Solaar

Quatre ans après Géopoétique, un album qui – comme plusieurs grandes œuvres – aura divisé ses fans, MC Solaar pointe à l’horizon avec une nouvelle parution fort attendue : son tout premier LP Qui sème le vent récolte le tempo (1991). 

MC Solaar  

Photo courtoisie

★★★★★

Qui sème le vent récolte le tempo

Hein ?

OK. Un retour en arrière s’impose, en effet.

Rififi à la cour

En 1994, Solaar est intouchable, fort du succès de son second LP Prose combat qui vient tout juste d’être lancé et qui confirme du même coup sa place dans le panthéon. Ambitieux, le rappeur dépose chez son label du matériel pour un double album. La maison de disque, elle, opte plutôt pour deux parutions distinctes : une œuvre homonyme (1998) précédée par Paradisiaque (1997).

Froissé par cette volte-face, Solaar lance une procédure judiciaire contre Polydor qui s’étire jusqu’en 2004. Le MC en sort vainqueur, et le jugement fera en sorte que les quatre premières offrandes de l’artiste disparaîtront des rayons et des plateformes, faute d’une nouvelle entente commerciale entre les deux parties.

Jusqu’à aujourd’hui et, chronologie oblige, MC Solaar dévoile ces rééditions avec Qui sème le vent récolte le tempo.

Pas une ride !

Trente ans plus tard (!), l’œuvre qui allait lancer sa carrière tout en mettant le rap dans le collimateur du grand public français (mention spéciale, évidemment, à... De la planète Mars d’IAM paru la même année), Qui sème le vent récolte le tempo n’a pas pris une ride et en devient rafraîchissant tant l’approche verbeuse et les rythmiques désormais old school détonnent des tendances actuelles du genre. 

Keith Richards  

Photo courtoisie

★★ 1/2

Singles

Outre le fait qu’il est vraisemblablement indestructible, Keith Richards – sans les Stones – n’est pas particulièrement intéressant comme artiste (nonobstant les musiciens qu’il recrute – dont Bootsy Collins et Maceo Parker – pour ses aventures). Cette maigre compilation – six pièces seulement ! – de ces hits en témoigne malheureusement. Bien que la parution soit louable pour introduire les néophytes à l’œuvre de Richards, Singles est cruellement court pour finalement tomber à plat. Pour collectionneurs, surtout.  

Ponton Party  

Photo courtoisie

★★★ 1/2

Mix

MVP sur moult parutions rock décapantes locales, Pierre « Crocodile » Fortin (Les Dales Hawerchuk, Galaxie, etc.) propose finalement un premier album pour Ponton Party, son alter ego « festif ». Au programme, des pièces carburant à un rock plus éclaté (électro sur la pièce-titre, pop sur Tout inclus, bluesy sur Big Boss et la très « Charleboisesque » Tu shines trop pour moé, etc.) et aux histoires de margaritas, de bikinis et de pontons, évidemment. Malgré la facture un brin « rock de plaisance » (yacht rock) de l’aventure, le péché s’avère particulièrement mignon. Saucez-vous !

Meggie Lennon  

Photo courtoisie

★★★

Sounds from Your Lips

L’ex-leader du groupe indie pop rock de Québec Abrdeen poursuit son cheminement solo dans des sphères plus oniriques et sensuelles avec ce premier LP. Tout d’abord, les fleurs : c’est bien fait et Lennon est toujours aussi bien en voix (on comprend pourquoi d’autres artistes – dont Super Plage et Debbie Tebbs – se l’arrachent). Puis le (minuscule) pot : la principale intéressée vient s’inscrire dans un genre déjà surchargé ici et Sounds from Your Lips tient plus de la carte de visite que de l’œuvre lui permettant de s’y démarquer. À suivre de très près toutefois. 

Coup de coeur   

Drug Store Romeos  

Photo courtoisie

★★★★

The world within our bedrooms

Sensation indie pop rock britannique du moment, Drug Store Romeos profite d’une effervescence certaine autour de la parution de ce premier album (article dans le réputé magazine NME, et j’en passe). Il faut dire que le trio lancé via une petite annonce épinglée à un panneau d’une école de Farnborough (une ville comptant autant d’habitants que Blainville, à titre comparatif) épate par sa direction musicale vaporeuse très tendance, certes, mais aussi ses références à Stereolab et Broadcast. En résulte un tout familier, mais qui demeure accrocheur et très personnel. À découvrir !

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