La mauvaise bonne idée de Dave Grohl
Cinq mois à peine après avoir dévoilé Medicine at Midnight, un 10e album plus dansant, mais surtout décevant, les Foo Fighters reprennent finalement la route – sa véritable force, on ne va pas s’leurrer – et demeurent dans l’espace public en précédant la tournée d’un disque « split » où le combo propose – justement – des pièces de son plus récent LP captées en direct ainsi qu’une sélection de « covers » des Bee Gees livrées par les Dee Gees, leur nouvel alter ego pop disco.
Dee Gees
★★1⁄2
Hail Satin/ Foo Fighters
L’idée est bonne, certes, mais l’exécution laissera plusieurs mélomanes sur leur faim.
LA MALÉDICTION DU BON GARS
C’est connu, Dave, c’t’un bon gars.
C’est une image qui est sûrement près de l’artiste plus grand que nature (bien malgré lui selon ses propres dires), mais ça demeure un cliché qu’il doit entretenir et, malheureusement, ça s’entend sur le volet Hail Satin où les Foo Fighters reprennent les ultimes classiques d’un groupe culte, sans toutefois oser se les approprier ou les passer dans le tordeur de peur de « manquer de respect » aux frères Gibb et leurs fans. En résulte un maxi où les Fighters livrent des révisions cruellement sages un chouia plus rock que les originales.
À QUOI BON ALORS ?
Bien qu’il est de bon ton de se moquer de Me First & The Gimme Gimmes (surtout depuis les dérapages de plus en plus fréquents de Fat Mike et le départ du guitariste Chris Shiflett... des Foo Fighters, justement), le projet punk kitsch, lui, fonce tête baissée.
QUANT AU VOLET EN CONCERT
C’est des chansons récentes (donc pas si connues ni accrocheuses) du combo rock. Outre inspirer les fans à ne pas manquer la caravane lorsqu’elle s’arrêtera chez eux, la moitié « live » du « split » demeure très oubliable.
Leon Bridges
★★★★
Gold-Diggers Sound
Comme un enfant qu’on conduirait à la maternelle pour la première fois, le prodigieux Leon Bridges « évolue » et poursuit sa conversion vers le son soul actuel avec Gold-Diggers Sound. Les fans de la première heure – dont moi, évidemment – doivent donc faire leur deuil du passé de Bridges qui est de moins en moins le fils spirituel de Sam Cooke et de plus en plus un contemporain de The Weeknd. Très bon troisième album, ceci étant dit.
Stone Temple Pilots
★★★1⁄2
Tiny Music... Songs From The Vatican Gift Shop (Super Deluxe Edition)
À défaut d’être surprenant, ce coffret soulignant le 25e anniversaire du fameux album du groupe culte épate par son volume. On y retrouve plus d’une quarantaine de tounes enregistrées en concerts, de maquettes, d’instrumentaux et j’en passe. Sans filtre, Stone Temple Pilots y compile des démos qui témoignent de tout le progrès fait au fil de la création du LP (la première version de Big Bang Baby est quasi insupportable tant le regretté Scott Weiland s’y éternise). Pour fans purs et durs surtout, toutefois.
Glen Campbell
★★★
Live From The Troubadour
Icône country, animateur télé et, évidemment, membre du prestigieux Wrecking Crew, Glen Campbell revient de l’au-delà le temps d’un album en concert capté en 2008, trois avant qu’on lui diagnostique la maladie d’Alzheimer. On retrouve donc un cowboy vieillissant, mais en grande forme qui livre ses classiques – ainsi qu’une reprise fort surprenante de Good Riddance de Green Day (oui, oui) – devant un public conquis d’avance. Pas très original, mais tout de même très sympa.
Coup de coeur
CHIIILD
★★★★1⁄2
Hope For Sale
Sensation locale R&B du moment (collaboration avec Usher, page frontispice d’Exclaim!, etc.), Chiiild (le projet mené par Yonatan Ayal – alias xSDTRK – et Pierre-Luc Rioux) démontre que l’effervescence est justifiée sur ce premier album complet. À mi-chemin entre la pop et le PBR&B (le hit Sleepwalking accompagnerait bien Circles de Post Malone sur une liste d’écoute), Hope For Sale est ancré dans les tendances actuelles tout en s’en émancipant (Hold On Till We Get There, par exemple, plaira également aux fans de Beck). Un beau délire à suivre de près.