Mon chum a tenté de redresser notre sapin qui tenait très bien et voici la série de catastrophes qui sont arrivées

Je fais partie des gens qui, chaque année, se procurent un sapin naturel, histoire que ça sente bon partout dans la maison et que je puisse ramasser des épines jusqu’en juillet.
D’habitude, tout se déroule sans anicroche et toute la famille est ben contente. Mais cette année, ce fut différent.
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Précisons en commençant que mon chum et moi, on a acheté notre sapin à 40$ dans une épicerie qui gardait ses arbres dans l’entrepôt. Le plafond y était tellement haut que tout avait l’air petit, alors ça n’a pas été facile de déterminer la hauteur de notre achat. On aurait dû avoir un indice sur sa grandeur quand, une fois attaché sur le toit du char, le sapin nous faisait des coucous par les fenêtres, de tous les bords, mais bon.
On arrive à la maison, on l’installe dans le socle et en le redressant, on égratigne le plafond. Oupsyyyy. Mais ce n’est pas grave, on coupe un peu le top et tout va bien. On le déficelle et le monstre s’ouvre. Il n’est pas juste très haut. Il est aussi TRÈS large. Clairement, on a ambitionné. Mais c’est correct: on est dans l’esprit des Fêtes!
On le décore, il est énorme, je ne suis pas capable d’arrêter de rire en le regardant. Il est absurde et génial et sublime. Voici de quoi il a l’air à ce moment-là:
SAUF QUE...
Mon chum trouve qu’il est croche, notre sapin. Et ça le fatigue. Beaucoup.
Un samedi soir de début décembre, une fois les enfants couchés, il décide qu’on va le redresser. Les entendez-vous, les cloches de la catastrophe à venir?
Voici ce qui s’est passé:
1. Je lui dis de ne pas y toucher, parce qu’il tient très bien comme ça. Il ne m’écoute pas.
2. Il commence à gosser. Le sapin, qui tenait très bien, arrête de tenir pour soudainement avoir une envie pressante de s’étendre face première sur le plancher du salon. Ça penche dangereusement.
3. Mon chum se dépêche de tenir le sapin (tout décoré) pendant que je dois me coucher en dessous pour essayer de trouver le problème.
4. La moitié des décorations se ramassent sur le plancher, parce que le sapin balance de droite à gauche.
5. Je suis de mauvaise humeur.
6. On inverse les places. Je tiens le sapin et mon chum se couche en dessous pour essayer de le faire tenir: toujours aucun résultat.
7. Environ 250 000 épines sont maintenant répandues sur le plancher. À ce point-ci de l’histoire, j’étais certaine que mon sapin allait devenir le sapin triste de Charlie Brown.
8. Je me fâche parce que ce n’était pas l’activité que j’avais envie de faire, un samedi soir, décrisser mon beau sapin.
9. Mon chum se dit alors qu’il faudrait couper une branche pour résoudre le problème.
10. Mon chum se coupe avec la scie et se met à saigner. Le lendemain, il ira d’ailleurs se faire vacciner contre le tétanos.
11. Mais revenons à samedi soir. Notre sapin n’a plus aucune décoration. Il tient maintenant à moitié appuyé contre le mur, avec une branche en moins. Il est 67% plus croche qu’au départ.
12. Le lendemain à notre réveil le sapin est dangereusement plus incliné. Mon chum décide de regosser avec le pied de sapin.
13. Le sapin ne veut rien savoir, mon chum envisage de le sacrer sur le bord du chemin et d’aller en acheter un autre, plus petit.
14. Je tiens l’arbre (qui, on se le rappelle, est dangereusement incliné) pendant que mon chum court chez sa mère, qui n’habite pas loin et qui a un pied de sapin qui pourrait potentiellement nous aider.
15. On transfère le sapin d’un pied à l’autre en égratignant (encore) le plafond et cette fois-ci, le plancher aussi.
16. Le sapin semble vouloir tenir.
17. Je rappelle à mon chum ce que je lui avais dit au départ (voir #1)
18. Je le redécore.
19. La magie de Noël est revenue dans la maison.
20. Trois jours plus tard: le sapin s’écroule en pleine nuit.
21. Mes enfants se réveillent, paniquent et s’inquiètent pour les cannes en bonbon: «HAAAAAAAA MAMAN, EST-CE QUE LES CANNES EN BONBON SONT CORRECTES?!» *Larmes, larmes, larmes. Il est 6 h 13 du matin.
22. On accote le sapin contre le mur, se disant qu’on va gérer le tout plus tard.
23. Les trois quarts des décorations se sont cassées quand l’arbre s’est écrasé au sol dans la nuit et il y a des épines jusque dans la salle de bains.
24. Je verse une larme en voyant ma belle décoration de hot-dog en mille morceaux.
25. Mon chum a le projet d’aller acheter une plus grosse scie pour couper le tronc d’un bon deux pieds. Je lui rappelle ce qui s’est passé au #10.
#Tétanos
26. Il parle à un ami ébéniste qui lui recommande un super bon pied de sapin d’une marque allemande qui se vend juste dans un magasin à Laval et qui coûte 200$.
27. Sur le bord du désespoir, mon chum va l’acheter. C’est cher, mais c’est de la qualité, sans doute que nos arrière-petits-enfants l’auront encore.
28. Il réinstalle le sapin dans le nouveau pied (notre troisième).
29. ÇA TIENT.
30. Je redécore le sapin pour une troisième fois. La magie des Fêtes n’est plus tant au rendez-vous.
31. En essayant de sauver quelques décorations, je me suis collé les doigts ensemble avec de la Krazy Glue.
32. Notre sapin est quand même ben beau, quoiqu’un peu amoché.
33. Ma mère, sentant ma détresse à des kilomètres de là, arrive avec de nouvelles décorations.
34. Je pense que Noël est sauvé.
On s’est beaucoup chicanés pendant ce processus, mais j’aime croire que notre couple est plus fort maintenant. Je pense.
Mais quand même. La morale de l’histoire? Quand quelqu’un dit: «Touche-y pas», on n’y touche pas.
- Gabrielle Caron est humoriste, autrice et chroniqueuse. Son livre J'ai fait un humain, inspiré de son populaire balado du même nom sur QUB radio est disponible ici.